Vous savez quoi? Non? Eh bien moi non plus je ne sais pas.
Je vous ai fait quelques dessins de la dernière saison couture. Je me sens toute bizarre. Sur le coup j'ai trouvé qu'il y avait eu plein de bonnes idées, de bonnes collections, même si Lacroix manquait sévèrement au paysage. (Il n'y a rien a dire, la couture perd beaucoup de son intérêt sans lui). Maintenant avec le bazar de Galliano chez Dior, la couture me paraît dans de beaux draps.
Certes il y a eu ces mousselines vaporeuses chez Chanel absolument fantastiques. Des tourbillons aussi denses et légers qu'une eau bouillonnante. Un travail textile incroyable, ton sur ton avec des broderies brillantes en surimpression. De la folie douce. Après on est sûr de ne pas faire d'attaque cardiaque avec eux, c'est toujours le même défilé depuis dix ans. Le tout saupoudré de jolies fautes de coupe (des ensembles rectangulaires pas très heureux, des assemblages jupe-pantalons douteux...). Donc va pour 12/20 et c'est grâce aux tissus et aux quelques robes évanescentes de la fin.
Chez Mabille c'était joli ces superpositions de tulle-dentelle-soies, j'ai bien aimé cette rose en relief sur une épaule. Pourquoi est-ce que je scotche dessus? Elle me paraît annonciatrice de quelquechose et me rappelle la grande période Poiret avec ses roses artDéco, ses couleurs franches et osées. Plein de choses que j'aime.
Givenchy, ils font un carton! Avec leurs princesses de l'espace, aux grands casques à cornes, un travail de broderie absolument hallucinant, avec des oiseaux aux mille plumes blanches sur une base de tulle transparent. Un grand envol de samouraï et d'oiseaux de feu. La perfection de la Couture science-fiction. Une modernité qui fait défaut à beaucoup d'autres. Encoooooooooooore !
Chez Dior, Hommage à Gruau avec des robes travaillées comme des dessins, ombrées par du tulle, avec des traits de pinceau japonais reproduits en broderies de jais noir.
Jolie collection, avec des silhouettes fortes, très Dior 50, avec des tailles étranglées, des jupes ultra-tulipes. Il doit y avoir au moins 150 mètres d'ourlet là-dessous! En revanche, la référence fifties fait parfois très copié-collé. Vive la photocopieuse! (et certains accords couleurs sont très discutables). Mais vraiment quel impact visuel ces silhouettes. Maintenant que John-John est cuit archi-cuit, je ne vois pas comment la maison va pouvoir faire face à cette mauvaise passe... Tout était tellement rodé, la machine bien huilée. Parfois il ferait mieux de ne pas trop abuser de son goût de la provocation, alcoolisé ou pas, je suis blasée.
Zibs! Eudoxie